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CHAPITRE XXVI.


DE LA MAJORITE DES ROIS FRANCS.


Les peuples barbares qui ne cultivent point les terres, n’ont point proprement de territoire, et sont, comme nous avons dit, plutôt gouvernés par le droit des gens que par le droit civil [1]. Ils sont donc presque toujours armés [2]. Aussi Tacite dit-il a que les Germains [3] ne faisoient aucune affaire publique ni particulière sans être armés. Ils donnoient leur avis [4] par un signe qu’ils faisoient avec leurs armes. Sitôt qu’ils pouvoient [5] les porter, ils étoient présentés à l’assemblée [6] ; on leur mettoit dans les mains un javelot [7] : dès ce moment ils sortoient de l’enfance [8] ; ils étoient une partie de la famille, ils en devenoient une de la république ».

  1. Sup., XVIII, XII.
  2. A B. Ils sont donc toujours armés.
  3. Nihil, neque publicœ, neque privatœ rei, nisi armati agunt. Tacite, de moribus Germ., c. XIII. (M.)
  4. Si displicuit sententia, aspernantur ; sin placuit, frameas coucutiunt. Ibid., c. XI. (M.)
  5. Sed arma sumere non ante cuiquam moris quam civitas suffecturum probaverit. Ibid., c. XIII. (M.)
  6. A. B. On les présentoit à l'assemblée.
  7. Tum in ipso concilio, vel principum aliquis, vel pater, vel propin quus, scuto frameaque juvenem ornant. (M.)
  8. Hœc apud illos toga, hic primus juventœ honos ; ante hoc domus pars videntur, mox reipublicœ. (M.)