Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t4.djvu/274

Cette page n’a pas encore été corrigée
258
DE L’ESPRIT DES LOIS.


d’autres transmigrations, et nous ne savons pas les choses tragiques qui s’y sont passées.

« Il paroît par plusieurs monuments, dit Aristote [1], que la Sardaigne est une colonie grecque. Elle étoit autrefois très-riche ; et Aristée, dont on a tant vanté l’amour pour l’agriculture, lui donna des lois. Mais elle a bien déchu depuis ; car les Carthaginois s’en étant rendus les maîtres, ils y détruisirent tout ce qui pouvoit la rendre propre à la nourriture des hommes, et défendirent, sous peine de la vie, d’y cultiver la terre. » La Sardaigne n’étoit point rétablie du temps d’ Aristote ; elle ne l’est point encore aujourd’hui.

Les parties les plus tempérées de la Perse, de la Turquie, de la Moscovie et de la Pologne, n’ont pu se rétablir des dévastations des grands et des petits Tartares.

  1. Ou celui qui a écrit le livre de Mirabilibus. (M.)
    ____________