Cette page n’a pas encore été corrigée
224
DE L'ESPRIT DES LOIS.
lubricité
[1] des femmes est si grande, que les hommes sont
contraints de se faire de certaines garnitures pour se
mettre à l’abri de leurs entreprises. Selon M. Smith
[2], les choses ne vont pas mieux dans les petits royaumes de
Guinée. Il semble que, dans ces pays-là, les deux sexes
perdent jusqu’à leurs propres lois.
- ↑ Aux Maldives, les pères marient leurs filles à dix et onze ans, parce que c’est un grand péché, disent-ils, de leur laisser endurer nécessité d’hommes. Voyages de François Pyrard, chap. XII. A Bantam, sitôt qu’une fille a treize ou quatorze ans, il faut la marier, si l'on ne veut qu’elle mène une vie débordée. Recueil des voyages qui ont servi à l'etablissement de la compagnie des Indes, p. 348. (M.)
- ↑
Voyage de Guinée, seconde partie, p. 192 de la traduction : « Quand les femmes, dit-il, rencontrent un homme, elles le saisissent et le menacent de le dénoncer à leur mari, s’il les méprise. Elles se glissent dans le lit d’un homme, elles le réveillent, et s’il les refuse, elles le menacent de se laisser prendre sur le fait. » (M.) La phrase : Selon M. Smith, etc., et la note ne sont point dans A ni dans B. V. Sup. ch. IV, note 5.
____________
besoin de garants. Aujourd’hui qu’on connaît l'Inde, il est difficile de ne pas considérer comme des fables ces récits auxquels Montesquieu donnait trop de crédit.