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DE L'ESPRIT DES LOIS.


lubricité [1] des femmes est si grande, que les hommes sont contraints de se faire de certaines garnitures pour se mettre à l’abri de leurs entreprises. Selon M. Smith [2], les choses ne vont pas mieux dans les petits royaumes de Guinée. Il semble que, dans ces pays-là, les deux sexes perdent jusqu’à leurs propres lois.

    besoin de garants. Aujourd’hui qu’on connaît l'Inde, il est difficile de ne pas considérer comme des fables ces récits auxquels Montesquieu donnait trop de crédit.

  1. Aux Maldives, les pères marient leurs filles à dix et onze ans, parce que c’est un grand péché, disent-ils, de leur laisser endurer nécessité d’hommes. Voyages de François Pyrard, chap. XII. A Bantam, sitôt qu’une fille a treize ou quatorze ans, il faut la marier, si l'on ne veut qu’elle mène une vie débordée. Recueil des voyages qui ont servi à l'etablissement de la compagnie des Indes, p. 348. (M.)
  2. Voyage de Guinée, seconde partie, p. 192 de la traduction : « Quand les femmes, dit-il, rencontrent un homme, elles le saisissent et le menacent de le dénoncer à leur mari, s’il les méprise. Elles se glissent dans le lit d’un homme, elles le réveillent, et s’il les refuse, elles le menacent de se laisser prendre sur le fait. » (M.) La phrase : Selon M. Smith, etc., et la note ne sont point dans A ni dans B. V. Sup. ch. IV, note 5.
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