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DE L'ESPRIT DES LOIS.

Mais je ne crois pas [1] qu’il y ait beaucoup de pays où la disproportion soit assez grande pour qu’elle exige qu’on y introduise la loi de plusieurs femmes, ou la loi de plusieurs maris. Cela veut dire seulement que la pluralité des femmes, ou même la pluralité des hommes, s’éloigne moins de la nature [2]dans de certains pays que dans d’autres [3].

J’avoue que si ce que les relations nous disent étoit vrai, qu’à Bantam [4]il y a dix femmes pour un homme, ce seroit un cas bien particulier de la polygamie.

Dans tout ceci je ne justifie pas les usages, mais j’en rends les raisons.

    Indes et à la Chine au XXe siècle, prend cet asage pour une prostitution. C*est que rien ne choquoit tant les idées mahométanes. (M.) Sup. ch XIV.

  1. A. B. Mais ]’ai peine à croire, etc.
  2. A. B. Est plus conforme à la nature, etc.
  3. N'y a-t-il pas là une question de civilisation ? César ne nous montre-t-il pas les anciens Bretons vivant dans la promiscuité ? (B. G., V., XIV.)
  4. Recueil des voyages qui ont servi à l'établissement de la compagnie des Indes, t. I. (M.)
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