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CHAPITRE V.


D'UNE MONARCHIE EN CAS PAREIL.


Lorsque, dans une monarchie, la noblesse fait cultiver les tentes à son profit par le peuple conquis, il faut encore que la redevance ne puisse augmenter [1]. De plus il est bon que le prince se contente de son domaine et du service militaire. Mais s’il veut lever des tributs en argent sur les esclaves de sa noblesse [2], il faut que le seigneur soit garant [3] du tribut, qu’il le paie pour les esclaves, et le reprenne sur eux ; et si l’on ne suit pas cette règle, le seigneur et ceux qui lèvent les revenus du prince vexeront l’esclave tour à tour, et le reprendront l’un après l’autre, jusqu’à ce qu’il périsse de misère ou fuie dans les bois.

  1. C'est ce qui fit faire à Charlemagne ses belles institutions là-dessus. Voyez le liv. V des Capitulaires, art. 303. (M.) Mais est-il vrai que les colons et serfs appartinssent exclusivement au peuple conquis ? C’est le roman du comte de Boulainvilliers. V. inf., XXX, x.
  2. C’est-à-dire les serfs ou hommes de la glèbe.
  3. Cela se pratique ainsi en Allemagne. (M.)
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