fois en danger la république romaine. Un homme couvert de plaies s’échappa de la maison de son créancier et parut dans la place
[1]. Le peuple s’émut à ce spectacle. D’autres
citoyens que leurs créanciers n’osoient plus retenir, sortirent de leurs cachots. On leur fit des promesses, on y manqua : le peuple se retira sur le Mont-Sacré. Il n’obtint pas l’abrogation de ces lois, mais un magistrat pour le défendre
[2]. On sortoit de l’anarchie, on pensa tomber dans la tyrannie. Manlius, pour se rendre populaire, alloit retirer des mains des créanciers les citoyens qu’ils avoient réduits en esclavage
[3]. On prévint les desseins de Manlius ; mais
le mal restoit toujours. Des lois particulières donnèrent aux débiteurs des facilités de payer
[4], et l’an de Rome 428 les consuls portèrent une loi
[5] qui ôta aux créanciers le droit de tenir les débiteurs en servitude dans leurs maisons
[6]. Un usurier nommé Papirius avoit voulu corrompre la pudicité d’un jeune homme nommé Publius
[7] qu’il tenoit dans les fers. Le crime de Sextus
[8] donna à Rome la liberté politique ; celui de Papirius y donna la liberté civile.
Ce fut le destin de cette ville que des crimes nouveaux y confirmèrent la liberté que des crimes anciens lui avoient procurée. L’attentat d’Appius sur Virginie remit le peuple dans cette horreur contre les tyrans que lui avoit
- ↑ Denys d’Halicarnasse, Antiquités romaines, liv. VI. (M.)
- ↑ Les tribuns du peuple.
- ↑ Plutarque, Vie ds Furius Camillus, c. XVIII. (M.)
- ↑ Voyez ci-après le chap, XXII du liv. XXII. (M.)
- ↑ Cent vingt ans après la loi des douze Tables. Eo anno plebi romanœ velut aliud initium libertatis factum est, quod necti desierunt. Tite-Live, liv. VIII, c. XXVIII. (M.)
- ↑ Bona debitoris, non corpus obnoxium esset. Ibid. (M.)
- ↑ Publilius.
- ↑ Sextus Tarquin.