CHAPITRE III.
Dans la république de Hollande, une province ne peut faire une alliance sans le consentement des autres [1]. Cette loi est très-bonne, et même nécessaire dans la république fédérative. Elle manque dans la constitution germanique, où elle préviendroit les malheurs qui y peuvent arriver à tous les membres, par l'imprudence, l’ambition, ou l'avarice d'un seul. Une république qui s'est unie par une confédération politique s'est donnée entière, et n'a plus rien à donner.
Il est difficile que les États qui s'associent soient de même grandeur, et aient une puissance égale. La république des Lyciens [2] étoit une association de vingt-trois villes ; les grandes avoient trois voix dans le conseil commun ; les médiocres, deux ; les petites, une. La république de Hollande est composée de sept provinces, grandes ou petites, qui ont chacune une voix.
Les villes de Lycie [3] payoient les charges selon la pro-