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DE L'ESPRIT DES LOIS.


sa liberté et par sa servitude, revevant toujours l'une et l’autre comme une tempête, et malgré sa puissance au dehors, toujours déterminée à une révolution par la plus petite force étrangère, avoit dans son sein un peuple immense, qui n’eut jamais que cette cruelle alternative de se donner un tyran, ou de l’être lui-même [1].

  1. Dans ces pages admirables, dans ce tableau des excès qui parlent la démocratie, Montesquieu, comme Cicéron, s'est inspiré de Platon, que, plus d’une fois, il s’est contenté de traduire. Platon, Rép., liv. VIII ; Cicéron, de Rep., Liv. I, C. XLIII, XLIV.
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