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CHAPITRE XIV.


LOIS SOMPTUAIRES CHEZ LES ROMAINS.


Nous avons parlé de l’incontinence publique, parce quelle est jointe avec le luxe, qu’elle en est toujours suivie, et qu’elle le suit toujours. Si vous laissez en liberté les mouvements du cœur, comment pourrez-vous gêner les foiblesses de l’esprit ?

A Rome, outre les institutions générales, les censeurs firent faire, par les magistrats, plusieurs lois particulières, pour maintenir les femmes dans la frugalité. Les lois Fannienne, Licinienne et Oppienne eurent cet objet [1]. Il faut voir dans Tite-Live [2] comment le sénat fut agité, lorsqu’elles demandèrent la révocation de la loi Oppienne. Valère-Maxime met l’époque du luxe chez les Romains à l’abrogation de cette loi.

  1. Il n'est dit nulle part que ces trois lois aient été portées à la sollicitation ou réquisition des censeurs. Les consuls ou tribuns qui les portèrent, agirent d'office, et sans avoir besoin d'ètre excités par le ministère des censeurs. Les lois Fannia et Licinia ne regardoient point spécialement les femmes. Elles régloient et modéroient la dépense de la table. (CRÉVIUS.)
  2. Décade IV, liv. IV. (M.)
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