difficile de les garder ; comme elle était située dans une plaine, on pouvait aisément la forcer : il n’y avait point de ressource[1] dans le peuple, qui en était extrêmement diminué. Les Empereurs furent obligés de se retirer à Ravenne, ville autrefois défendue par la mer, comme Venise l’est aujourd’hui.
Le peuple romain, presque toujours abandonné de ses souverains, commença à le devenir et à faire des traités pour sa conservation[2] : ce qui est le moyen le plus légitime d’acquérir la souveraine puissance. C’est ainsi que l’Armorique et la Bretagne commencèrent à vivre sous leurs propres lois[3].
Telle fut la fin de l’empire d’Occident. Rome s’était agrandie parce qu’elle n’avait eu que des guerres successives : chaque nation, par un bonheur inconcevable, ne l’attaquant que quand l’autre avait été ruinée. Rome fut détruite parce que toutes les nations l’attaquèrent à la fois et pénétrèrent partout.
- ↑ A. D'ailleurs il n'avoit point de ressources, etc.
- ↑ Du temps d’Honorius, Alaric, qui assiégeait Rome, obligea cette ville à prendre son alliance même contre l’empereur, qui ne put s’y opposer. Procope, Guerre des Goths, liv. I. Voyez Zosime, liv. VI. (M.)
- ↑ Zosime, ibid. (M.) Cette dernière phrase est en note dans A.