tique des Romains fut de diviser toutes les puissances qui leur faisaient ombrage. Dans la suite, ils n’y purent réussir. Il fallut souffrir qu’Attila soumît toutes les nations du Nord : il s’étendit depuis le Danube jusqu’au Rhin, détruisit tous les forts et tous les ouvrages qu’on avait faits sur ces fleuves, et rendit les deux empires tributaires.
« Théodose, disait-il insolemment, est fils d’un père très noble, aussi bien que moi. Mais, en me payant le tribut, il est déchu de sa noblesse et est devenu mon esclave. Il n’est pas juste qu’il dresse des embûches à son maître, comme un esclave méchant[1]. »
« Il ne convient pas à l’Empereur, disait-il dans une autre occasion, d’être menteur. Il a promis à un de mes sujets de lui donner en mariage la fille de Saturnilus. S’il ne veut pas tenir sa parole, je lui déclare la guerre ; s’il ne le peut pas, et qu’il soit dans cet État qu’on ose lui désobéir, je marche à son secours. »
Il ne faut pas croire que ce fût par modération qu’Attila laissa subsister les Romains : il suivait les mœurs de sa nation, qui le portaient à soumettre les peuples, et non pas à les conquérir. Ce prince, dans sa maison de bois, où nous le représente Priscus[2], maître de toutes les nations barbares et, en quelque façon[3] , de presque toutes celles qui étaient policées, était un des grands monarques dont l’histoire ait jamais parlé.
- ↑ Histoire gothique, et Relation de l’ambassade écrite par Priscus. C’était Théodose le jeune. (M.)
- ↑ Histoire gothique : Hæ sedes regis barbariem totam tenentis, hæc captis civitatibus habitacula præponebat. Jornandès, De Rebus geticis. (M.)
- ↑ Il paraît, par la Relation de Priscus, qu’on pensait à la cour d’Attila à soumettre encore les Perses. (M.)