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DES ROMAINS, CHAP. XVII.

Lorsque Constantin envoya Julien dans les Gaules, il trouva que cinquante villes le long du Rhin[1] avaient été prises par les Barbares ; que les provinces avaient été saccagées ; qu’il n’y avait plus que l’ombre d’une armée romaine, que le seul nom des ennemis faisait fuir.

Ce prince, par sa sagesse, sa constance, son économie, sa conduite, sa valeur et une suite continuelle d’actions héroïques, rechassa les Barbares[2], et la terreur de son nom les contint tant qu’il vécut[3].

La brièveté des règnes, les divers partis politiques, les différentes religions, les sectes particulières de ces religions, ont fait que le caractère des Empereurs est venu à nous extrêmement défiguré. Je n’en donnerai que deux exemples : cet Alexandre, si lâche dans Hérodien, paraît plein de courage dans Lampridius ; ce Gratien, tant loué par les Orthodoxes, Philostorgue le compare à Néron[4].

Valentinien sentit plus que personne la nécessité de l’ancien plan : il employa toute sa vie à fortifier les bords du Rhin, à y faire des levées, y bâtir des châteaux, y placer des troupes, leur donner le moyen d’y subsister. Mais il arriva dans le monde un événement qui détermina Valens, son frère, à ouvrir le Danube et eut d’effroyables suites.

Dans le pays qui est entre les Palus-Méotides, les montagnes du Caucase et la Mer Caspienne, il y avait plusieurs peuples qui étaient la plupart de la nation des

  1. Ammien Marcellin, liv. XVI, XVII, XVIII. (M.)
  2. Id. ibid.. (M.)
  3. Voyez le magnifique éloge qu’Ammien Marcellin fait de ce prince, liv. XXV. Voyez aussi les Fragments de l’Histoire de Jean d’Antioche. (M.) Esprit des lois, XXIV, 10.
  4. A. n'a point ce paragraphe.