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LETTRES PERSANES.

Les historiens d’Italie vous représentent une nation autrefois maîtresse du monde, aujourd’hui esclave de toutes les autres ; ses princes divisés et faibles, et sans autre attribut de souveraineté qu’une vaine politique.

Voilà les historiens des républiques : de la Suisse, qui est l’image de la liberté ; de Venise, qui n’a de ressources qu’en son économie ; et de Gênes, qui n’est superbe que par ses bâtiments.

Voici ceux du Nord, et entre autres de la Pologne, qui use si mal de sa liberté et du droit qu’elle a d’élire ses rois, qu’il semble qu’elle veuille consoler par là les peuples ses voisins, qui ont perdu l’un et l’autre.

Là-dessus, nous nous séparâmes jusqu’au lendemain.

De Paris, le 2 de la lune de chalval, 1719.