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homme, qui regardait comme moi, me dit qu’un des manifestants lui avait offert cinquante francs pour se joindre à eux.

Des curieux (c’est toujours ainsi) suivaient la manifestation. Au milieu des Gourdins-Réunis, on élève un drapeau sur lequel je lis très-distinctement « Amis de l’Ordre ». Ils enfilent la rue de la Paix. Leur marche est assez rapide. Ils sont à la place Vendôme, ils touchent les gardes-nationaux qui se sont rangés d’une maison à l’autre sur deux rangs, coupant la place.

Tout-à-coup, trois coups de feu partent, immédiatement suivis d’un feu de peloton. En un clin-d’œil, la rue de la Paix est vide. Je suis resté sur le boulevard, au coin de la rue. Les manifestants passent devant moi en criant : « Vengeance ! »

Le vide fait, je m’avance dans la rue de la Paix en faisant avec mon mouchoir des signes pacifiques. Là je vois, devant le pharmacien, situé à gauche en allant vers la place