un homme réfléchi, sérieux, tel qu’on l’entend dans notre société, qu’à vingt-sept ou vingt-huit ans. Aujourd’hui je le suis peut-être trop. On n’est jamais content.
Alors je n’étais pas content du tout. Quelques missions dont je fus chargé ne réussirent pas toutes à mon gré. Retiré en Normandie, j’étais triste. Je me laissai aller comme un pâtre assoupi regarde l’eau couler. Le moment d’abattement passé, je me secouai. Je voulus rejoindre l’armée de Garibaldi. J’écrivis à Ordinaire, préfet du Doubs, que je connaissais, et qui avait son fils, Ollivier Ordinaire[1], un de mes anciens amis, dans l’armée du grand patriote italien. Ordinaire[2] m’envoya une lettre pour le général Garibaldi. J’eus alors à me débattre au milieu des supplications d’une famille inquiète de me voir partir pour l’armée. La bataille du Mans