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moins du monde politique parisien. Je voyais que je n’étais connu en somme que des personnes avec lesquelles je m’étais trouvé en contact comme simple particulier. Mon nom n’avait pas encore suffisamment circulé, et le dévouement que j’avais apporté à la cause républicaine ne différait point de milliers de dévouements obscurs. Il fallait travailler et il fallait espérer. Et puis, j’avais trop vécu dans mes livres, et pas assez pratiqué les hommes. N’allant pour ainsi dire jamais au café, aimant mon chez moi, quelque pauvre fût-il, ma table de travail et ma plume, je devais attendre que, avançant dans la vie, mes relations se fussent établies et étendues, je devais particulièrement attendre que ma génération me portât avec elle avec le temps, car chaque génération arrive à son tour à la vie politique.

Plus tard, en prison, mon « angle réflexe » acheva de s’ouvrir. On dira peut-être que je ne fus pas précoce, mais enfin je ne devins