Cette idée, qui me tourmente encore, me tourmentera jusqu’à ce qu’elle soit satisfaite parce que je travaille pour jouer un rôle politique et crois que j’en jouerai un, cette idée est d’être représentant du peuple. Aujourd’hui, je me dis qu’un pareil titre devient la récompense d’une vie de travail, que, pour y parvenir, il faut avoir fourni des preuves de ses capacités politiques, et qu’on peut servir autrement la République ; mais en 1870, je me figurais qu’il suffisait d’être républicain et d’avoir écrit au Rappel pour que vos concitoyens se hâtassent de porter sur vous leurs suffrages. J’avais vingt-cinq ans et plus l’expérience des livres que celle des hommes : ceci est mon excuse.
Oh ! j’étais bien jeune ! car savez-vous en quel pays je songeais à me faire élire ? Dans le Calvados, dans un milieu réactionnaire, qui l’était alors du moins, et qui l’est aisément encore ! Il est vrai que j’avais ma petite habileté. Je voulais me faire nommer sous-préfet