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Paris et partageait mon logement. Les bataillons de la garde-nationale étaient en formation. Celui de la rue de Seine était le 84e. Lemay et moi nous nous y engageâmes. Je fus délégué pour la nomination du commandant ; nous choisîmes Bixio au manquement de Flourens et nous élûmes pour notre capitaine un employé des Beaux-Arts, ancien soldat, M. Madeleine, élection dont la compagnie n’eut, m’a-t-on dit, qu’à se louer. On m’offrit un grade. Il ne m’eût guère convenu d’être lieutenant ne sachant pas manier un fusil, encore moins commander. Je refusai. Je demeurai simple garde. Je fus exact aux exercices. Notre compagnie était superbe. Je montai ma première garde aux remparts. Mon rôle était là ; il devait, veux-je dire, être là, si le siège eût été ce qu’il aurait dû être ; là, dans le 84e bataillon, ou avec mon ami Lemay, lorsqu’il quitta le 84e pour l’artillerie de la garde-nationale dont tout le Rappel prit le képi. Mais j’étais tourmenté d’une idée ambitieuse.