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victoire. Ce que je vis alors bourrer de personnes dont l’enthousiasme n’était point assez chaud, ce que je vis emmener violemment au poste de gens dont l’incrédulité s’était manifestée trop haut, c’est incroyable ! Le lendemain, il est vrai, cette surexcitation dernière tomba brusquement et ce fut fini des exploits de la police et des cléricaux.

Mais j’assistai à un plus beau spectacle : le départ des mobiles lyonnais pour le camp de Sathonay.

J’ai fait une partie de mes études au lycée de Lyon, c’est dire que j’ai quelques camarades dans cette ville. Ils m’engagèrent à les accompagner au camp.

Nous partîmes bras-dessus, bras-dessous, mobiles, amis, parents, au milieu d’un concours immense de la population, du peuple arborant des drapeaux, jetant des fleurs, saluant ce long cortège qui passait sur les quais du Rhône, chantant notre chant national, La