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LES BRIGANDS EN PRISON

— Je ne suis pas un voleur, moi ! Pourquoi est-ce que c’est moi qu’on met en prison ?

Et il ajoutait :

— Je ne veux pas rester en prison. Je me sauverai encore.

On le fit coucher dans l’infirmerie, mais cette infirmerie était loin d’être meilleure qu’une cellule. C’était une grande chambre basse, garnie de huit lits, éclairée pendant le jour par des manières de soupiraux donnant sur une cour sombre, et éclairée la nuit par une veilleuse qui en rendait l’aspect lugubre.

Pépé ne put souffrir l’idée qu’il était en prison, et, seul, dans cette salle, il eut peur.

— Pourquoi est-ce moi qui suis en prison ? s’écriait-il en pleurant. Ce n’est pas juste ! ce n’est pas juste !

Il se jeta contre la porte et la frappa des pieds et des poings.

— Je veux sortir ! criait-il. Je veux sortir !

— Allons, fit un gardien de l’autre côté de la porte, vas-tu bientôt être sage, petit galopin, ou je te mets au cachot.

Au cachot ! Pépé en trembla de tous ses membres. Il se blottit vite dans son lit, mais il ne s’endormit pas et peupla sa prison d’images terribles de Prussiens, de voleurs, de gendarmes, de commissaires et de gardiens de prison, qui firent pousser plusieurs fois de grands cris d’effroi.

Le matin, on lui donna pour s’habiller des vêtements qui avaient été portés, et, aussitôt qu’il fut prêt, il mangea une soupe et un agent l’emmena au commissariat où il s’était trouvé la veille.

— Je ne veux pas qu’on me remette en prison ! s’écria-t-il dès qu’il aperçut le commissaire.