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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

champs, à l’air libre, sa petite poitrine s’oppressait dans cette atmosphère étouffante, pleine d’odeurs de provisions et des vapeurs du feu des lampes et du fourneau à pétrole.

On lui fit éplucher les légumes, laver les assiettes, essuyer les verres.

Le soir, il était bien fatigué.

Va te coucher, va, lui dit Marie. Tu es un gentil enfant ; tu dois avoir du sang des nôtres dans les veines ; je prendrai soin de ton avenir.

Pépé alla s’étendre sur un matelas, près de l’entrée de la seconde cave qui était masquée par une couverture.

Au milieu de la nuit, il fut réveillé par un grand bruit de voix.

Les hommes étaient arrivés dans la cave ; ils mangeaient, ils buvaient et racontaient leurs exploits.

Pépé eut peur de l’éclat de leurs cris et il fit mine de continuer à dormir.

Précisément, il entendit, en ce moment même, Jambe-de-Cerf qui disait :

— Marie, regarde donc si l’enfant dort ?

La femme souleva la couverture et vit Pépé immobile et les paupières closes.

— Il dort, dit-elle ; tu peux parler.

— C’est une fameuse expédition que celle que nous avons faite dans la nuit d’hier, dit Jambe-de-Cerf. Je t’en rapporte une belle montre et une belle chaîne en or ! C’est de la bonne fabrique. Et ce bracelet ?

— Il est pour moi ! s’écria Doxie.