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LE MÉCHANT HOMME

— C’est là que je suis né, se dit-il ; c’est là que je pourrai retrouver mon père et ma mère, et c’est là que je retrouverai Mme Giraud. Oh ! je te quitterai, méchant Prussien, va, je te quitterai !

Il était résolu, le pauvre Pépé, mais le méchant homme ne le laissait pas s’éloigner d’un pas.

Depuis qu’il avait été volé aux braves Fougy, le pauvre petit Pépé avait maigri et pâli. Il n’était plus soigné par les filles du fermier et il ne mangeait plus tant qu’il voulait. Il ne fourrait plus ses doigts dans les pots de crème et ne chauffait plus la tuile pour les bonnes galettes de sarrasin. Le méchant homme le rationnait, et, quelquefois, il lui enlevait le pain qu’il lui avait donné en disant :

— Tu en as trop.

Pépé n’avait plus de bon cidre, il ne buvait que de l’eau claire. Presque jamais on ne lui procurait une nourriture chaude.