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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

— Tenez, ce petit, là, dit-il, il donne des pommes de pigeonnet exquises.

Ils s’arrêtèrent devant le vieux manoir.

Le père et la mère Fougy vinrent avec Aimée regarder curieusement ces arrivants qu’ils ne connaissaient pas.

Pépé s’avança vers eux et leur dit :

— Voulez-vous que je vous embrasse ?

Ils se reculèrent instinctivement.

Puis, tout à coup, Aimée, qui considérait attentivement le jeune homme, s’écria :

— C’est Pépé !

Et tous les Fougy crièrent comme elle :

— C’est Pépé !

On s’embrassa et on se rua sur le jardin potager et sur les volailles de la basse-cour, la bonne façon de recevoir en Normandie comme en d’autres endroits de France étant de bien faire manger ses hôtes.

On envoya vite quérir Adèle pour que la fête fût complète. Elle arriva avec son mari et une demi-douzaine d’enfants gras et joufflus qui faisaient honneur au cidre de la vallée d’Auge.

— Te souviens-tu, Pépé, disait la mère Fougy, comme tu aimais les galettes de sarrasin ? Je vais t’en faire, et de bonnes ! Veux-tu de la bouillie aussi, avec un bon morceau de beurre frais au milieu ?

— Certainement, de tout ! répondait Pépé.

Il emmenait Colette dans la laiterie et lui disait :