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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

Pépé passa la soirée avec Totor, et, le lendemain, il se rendit au musée. Il se promena de tableau en tableau, s’extasiant.

Les portraits attirèrent d’abord son attention. Celui de l’amiral Ruyter, par Ferdinand Bol, ceux de Van Dyck, celui de Paul Potter, par Van der Helst, les portraits de Keyzer, Van Mieris et sa femme, par lui-même.

Puis il se plaça devant la Leçon d’anatomie du professeur Tulp, par Rembrandt. Il en admira le fini d’exécution auquel il ne s’attendait pas. Il se logea chaque figure dans la tête et acheva d’étudier les quatre ou cinq autres tableaux de Rembrandt avant de passer à Paul Potter.

— Tiens ! s’écria-t-il au premier coup d’œil sur le fameux Taureau de Paul Potter, mes procédés pour peindre mes parades !

Mais il lui fallut atténuer son cri de triomphe. Le fini du Taureau, ce soin avec lequel chaque poil était peint, les empâlements dont les ombres suffisaient pour l’imitation parfaite de la nature étaient d’un art auquel le Pépé d’autrefois n’avait jamais égalé. Il sentait l’impression de l’air et du ciel de la Hollande dans la lumière du tableau. Il retint le procédé, il acheva de voir le musée, notamment les Van Ostade et le portrait de Gérard Terburg par lui-même ; puis il se remit devant chaque portrait, et huit jours de suite, il vint étudier ces maîtres incomparables.

Au bout de huit jours, il alla faire une promenade à Scheveningue, voir la mer. Sur la belle plage de sable fin, il s’assit, regardant les vagues d’un vert jaunâtre rouler à ses pieds en