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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

— Dressez donc un jeune garçon, dit Pépé, pour me remplacer.

— Sans doute, c’est ce qu’il faut faire, dit Mme Alcindor.

— On ne trouve pas des gymnastes sous le pied des chevaux, dit Alcindor. J’attendrai que Pépé revienne du service…

— Je chercherai un jeune garçon, moi, dit Mme Alcindor. Pépé va se rouiller au service militaire et avec son amour pour la peinture, on ne sait ce qu’il est capable de devenir.

— Il ne lâchera pas le cirque, j’espère ! s’écria Alcindor. Le cirque, c’est sa famille. Il y a été bien traité après y avoir été reçu en enfant.

— Oh ! je n’oublierai jamais mes bons amis, dit Pépé.

— En tout cas, dit Mme Alcindor qui voulait habituer son mari à se passer de Pépé, il faut le doubler.

— Oh ! oui, dit Alcindor, on peut toujours le doubler. Je chercherai un garçonnet bien découplé. Jamais je n’en trouverai un de tourné comme Pépé, mais enfin !…

— Ah ! dame ! fit Gig, on ne rencontre pas tous les jours des statues vivantes.

Pépé fut placé dans un régiment de dragons qui tenait garnison à Paris.

— Il sera beau sous l’uniforme, dit Gig.

— Pas mal ! fit Alcindor. Ses jambes dans les basanes et son torse dans une tunique qui n’aura même pas été faite à sa mesure !

Pépé entra gaiement au régiment.

— Je vais apprendre d’autres genres d’exercices, se disait-il, et je pourrai bien me procurer quelques heures, de temps