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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

— Fais-nous de la galette de sarrasin, disait le père.

— Oui, oui, de la bonne galette ! s’écriait Pépé.

Il grandissait, Pépé, en bon paysan normand, de mois en mois, d’année en année.

Il avait cinq ans lorsque la famille Giraud étant revenue à Saint-Aubin, comme elle le faisait tous les ans depuis qu’elle avait acheté cette propriété des Monteil, le petit camarade de Pépé, M. Édouard, demanda à ses parents de l’emmener avec eux à la mer.

Pépé partit pour Trouville et il y demeura un grand mois. Il fit des courses sur le sable avec M. Édouard ; il creusa des canaux ; il éleva des digues que la vague démolissait en écumant, à leur grande satisfaction. Mais ce qui ravissait Pépé, c’était de se mettre jambes nues dans l’eau de la mer et de ramasser des crevettes, des crabes. Ils faisaient cuire leurs crabes en allumant des herbes et des branches sèches sur la grève. Pépé remplissait de coquillages des sacs qu’il voulait rapporter à Aimée et à Adèle.

Car, il s’amusait beaucoup au bord de la mer, il était content d’être avec Fanny, mais celles qu’il appelait sa Mémée et sa Dédèle lui tenaient au cœur plus que tout au monde, et il eût peut-être même oublié son papa et sa pauvre maman, si, de temps en temps, Aimée et Adèle n’avaient tenu à entretenir de ces images perdues sa trop jeune mémoire.

L’année suivante, les Giraud l’emmenèrent encore passer un mois à Trouville. Il avait six ans, le brave petit Pépé, et c’était un bel enfant, aux cheveux blonds et bouclés, aux yeux bleus, aux traits réguliers et forts. Il possédait surtout un petit nez