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LE PAUVRE PETIT PERDU

compagnon qu’elles emmenaient quelquefois au marché de Lisieux, et avec lequel elles gaulèrent les pommes et firent le cidre nouveau.

L’hiver revint, un vilain hiver, moins froid que le précédent, mais humide, pluvieux.

— Bon pour les prés, mauvais pour les hommes, disait le père Fougy.

Pendant les longues soirées d’hiver, devant l’âtre flambant, Aimée filait du chanvre.

Elle redisait ses histoires et apprenait à Pépé à chantonner.

Reprends ça, faisait-elle :

Je vis un prunier violet de prune,
Je montai dedans, n’en laissai pas une.

Pépé, lui, obéissait, faisait beaucoup de bruit.

— Tiens, fiston, répète aussi, disait le père Fougy, ce que je m’en vas te chanter :

J’aime le bon cidre et le jambinet.
Ne pas les aimer serait d’un benêt.
J’aime à mon repas me creuser un trou
Et pour mon dessert la galette itou.

— C’est quand tu auras des gâteaux qu’il faudra lui chanter ça, disait la mère Fougy.