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L’ÉCOLE

Les élèves essayèrent de prévenir par des signes le pauvre Pépé de la faute qu’il commettait ; mais lui, franchement, répéta :

— Je ne connais pas l’écorché de Ratabise.

— Comment ! cria le vieux sourd, vous ne connaissez pas l’écorché de Ratabise ! Vous êtes encore à ce degré de créti­nisation humaine ! Vous osez prendre un pinceau sans connaître le célèbre écorché de Ratabise ! D’où sortez-vous. ? D’où êtes-vous ? De quel pays assez sauvage arrivez-vous pour ne pas savoir qu’il existe dans la peinture un célèbre écorché, l’écorché de Ratabise ? Pour vous apprendre ce que vous ne devriez pas ignorer, imbécile que vous êtes, vous m’apporterez d’ici à huit jours une copie de cet écorché ou je vous fiche dehors.

— Malheureux, dirent les camarades en sortant de l’école, est-ce vrai que tu ignores le célèbre écorché de Ratabise ?

— Sans doute, c’est vrai, dit Pépé.

— Nous allons te le faire voir, dirent les camarades. Ils le conduisirent au musée du Luxembourg et, chemin faisant, lui firent acheter des dessins des différentes poses de l’écorché.

— Il est réellement très beau, dirent-ils, et c’est une des meilleures études que l’on ait pour se guider. Copie-le comme il l’a dit, et apporte-le-lui, tu t’en feras un ami.

Le musée du Luxembourg était aussi une nouveauté pour Pépé ; il examina les toiles l’une après l’autre.

— Je ne connais rien, dit-il ; Paris renferme des richesses admirables ; on y peut s’instruire en s’y promenant et je ne