Page:Monteil - Histoire du célèbre Pépé, 1891.pdf/260

Cette page a été validée par deux contributeurs.
249
L’ATELIER CABRION

devez aller carrément à l’école des Beaux-Arts. Vous avez aperçu le grand art autant qu’il est possible de l’apercevoir chez Cabrion, maintenant il faut le connaître réellement, le grand art. Nous allons tout préparer pour que vous soyez reçu à bras ouverts par des professeurs qui sont nos amis et qui auront soin de vous. On travaille chez Cabrion et il donne de précieux conseils, mais ce n’est utile que pour commencer.

Pépé arrêta de prendre congé de ses camarades à la rentrée de l’école des Beaux-Arts. Cette rentrée coïncidait avec l’hiver, le cirque Alcindor pliait sa tente et se rendait dans la maison de l’hivernage, et Mme Alcindor avait dit à Pépé :

— Loue une chambre à côté de l’école des Beaux-Arts et ne rentre à Levallois-Perret que les jours où tu en auras le temps. Travaille cet hiver tant que tu le pourras, et pour ne pas demeurer trop longtemps au service militaire, arrange-toi pour le réduire à un an. Tu auras bientôt dix-neuf ans, c’est l’âge des grandes décisions. Je ne laisserai pas ma fille en pension longtemps encore. Si tu veux Colette…

— Si je la veux !… Oh ! oui, par exemple !

— Travaille et réussis, dit Mme Alcindor.

Quand Pépé annonça qu’il quitterait l’atelier à la fin des vacances, Cabrion s’écria :

— Pas comme ça ! Pas comme ça ! Apporte ton costume de saltimbanque.

Il commença un portrait du jeune homme, un grand portrait en pied, le bras levé tenant le trapèze, et il le peignit