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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

V’là V’là l’biau temps,
V’là Lanturlure,
V’là V’là l’biau temps.
V’là Pourvu qu’ça dure.
V’là l’biau temps revenu.

— Saute, Pépé ! s’écriait-elle en l’embrassant. Tu prends des joues de Normand, c’est dur et rouge comme une pomme de pigeonnet.

Elle lui racontait, le soir, des histoires de belles fées qui donnaient aux petits enfants sages tout ce qu’ils pouvaient sou­haiter, et puis des histoires de terribles filous qui dévalisaient les honnêtes gens, et l’histoire d’Ali-Baba avec les quarante voleurs, qu’on lui avait apprise à l’école, de terribles voleurs qui vivaient dans des cavernes, rançonnaient les passants, et se cachaient dans des pots à beurre, ce qui les rendait jaunes comme des coings.

Ces histoires, Pépé ne les comprenait pas toujours et il les faisait recommencer.

— Mais les gendarmes finissent par mener les voleurs en prison, concluait Aimée en manière de morale.

Au mois d’août, la famille Giraud arriva à Saint-Aubin-sur-Auquinville et y passa trois semaines.

— La campagne l’a métamorphosé, dit Mme Giraud en re­voyant le pauvre petit perdu.

Les trois semaines durant, Pépé fut le camarade de M. Édouard ; il mangea avec lui, et Fanny les gâta tous deux, les bourrant de bonbons qui arrivaient chaque matin de Paris.

Puis, la famille Giraud quitta Saint-Aubin pour aller dans son chalet de Trouville, et Aimée et Adèle reprirent leur petit