Il se levait de grand matin pour brosser ses toiles à son atelier, il courait à sa leçon, il se rendait au cirque. Sa journée était très occupée, et, cependant, il la chargea bientôt davantage.
En apprenant le dessin, il regrettait de lire à peine, de ne pas savoir écrire. Il voulut aller à l’école ; il y alla. Ce fut dur pour lui.
Quand les écoliers virent s’asseoir à côté d’eux, sur leurs bancs, un gaillard de seize ans, ils s’amusèrent impitoyablement de son ignorance. Pépé se trouvait être le plus grand de toute l’école dans laquelle on l’admettait par faveur spéciale ; les autres l’ayant quittée à treize ans. Il était placé parmi les plus petits et se trouvait le moins avancé des plus petits.
Les écoliers lui criaient :
— Hé ! monsieur le baudet !
— Ho ! l’écolier aux longues oreilles !
— Tu as oublié ton bonnet d’âne !
— Qu’as-tu fait depuis ta naissance pour être arrivé à ton âge sans savoir A ni B ?
Pépé ne répondait pas. Il subissait ces humiliations.
— Puisque je suis un âne, il est juste que je me l’entende dire, pensait-il.
— Au moins, lui disait-on, sais-tu lire ce que tu as sur la main, P-P ?
Et on se moquait de son nom.
Il ne soufflait mot. Qu’aurait-il pu faire ? Battre ces petits plus faibles que lui ? Il n’y aurait pas consenti. Mais le voyant à ce point débonnaire, les jeunes écoliers s’enhardirent jusqu’à