Page:Monteil - Histoire du célèbre Pépé, 1891.pdf/225

Cette page a été validée par deux contributeurs.
216
HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

avant lui, avaient reçu des leçons, probablement, et ça ne valait pas les siennes. Au surplus, il n’a aucun besoin d’apprendre à peindre ces tableaux-là, ce n’est pas son métier ; son instrument n’est pas le pinceau, c’est le trapèze.

— Certainement, dit Mme Alcindor, et s’il devait négliger son trapèze, je serais la première à l’empêcher de se livrer à un autre art que celui dans lequel il est déjà parvenu ; mais comme l’un n’empêche pas l’autre…

— On ne sait jamais.

— Mais si, on sait ! Nous n’avons pas le droit, Pépé trouvant à augmenter ses ressources avec les toiles qu’il peint, de lui supprimer cette part de son pain. Et puis, il le désire, ça lui fera un plaisir inouï, à Pépé ; il adore le dessin.

— Oh ! dit Alcindor, en s’adoucissant, si c’est pour lui faire plaisir, qu’il prenne toutes les leçons qu’il voudra… Mais tu me jures qu’elles ne nuiront pas à sa santé et surtout à sa beauté ?

— Je puis te le garantir.

— Et il ne négligera pas son trapèze ?

— Il ne le voudrait pas.

— Alors, dis-lui de prendre des leçons… Ajoute que j’entends les payer.

— Je le lui dirai.

Mme Alcindor rapporta à Pépé la conversation qu’elle avait eue avec son mari.

— Vous êtes bons tous les deux, dit Pépé, comme du bon pain.