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LE COMPÈRE DE MOUTONNET

— Oui, certainement, dit Mme Alcindor.

— Oh ! Que ce serait beau ! Je suis toujours sage, n’est-ce pas, madame Alcindor ?

— As-tu vu ton nom sur l’affiche, Pépé ? demanda Alcindor.

— Non, dit Pépé, puisque je ne sais pas lire.

— Viens, je vais te le faire voir.

Et Alcindor lui épela : « Moutonnet et son élève, le jeune Pépé. »

— Alors, dit Pépé, je suis l’élève de mon bon ami Moutonnet ?

— Oui, tu es l’élève de ton compère, le brave caniche.

Pépé réfléchissait profondément.

— Est-ce que tu es froissé d’être l’élève de Moutonnet ? demanda Alcindor. Tu sais que c’est lui qui va te faire faire l’exercice.

— Non, dit Pépé… je songe……

— À quoi, Pépé ?

— Je songe qu’il faut que j’apprenne à lire.

— Certainement, dit Alcindor, mais ça ne presse pas. Tu apprendras à lire quand tu auras les reins souples.

Alcindor lui-même ne savait pas très bien lire ; sa femme lui donnait chaque jour connaissance de ce qu’il y avait sur le journal.

Précisément, ce soir-là, elle raconta qu’on imprimait une singulière histoire de voleurs.

— Croiriez-vous, dit-elle, qu’ils avaient une caverne en plein Paris !

— Pas possible ! s’écria Gig.