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LA MAISON DE L’HIVERNAGE

Mais qu’était-ce que monter à cheval tenu dans les bras du vrai cavalier ! Les autres enfants du cirque Alcindor n’avaient que deux ou trois ans de plus que lui, et ils sautaient sur les chevaux, se mettaient debout sur leur croupe et les faisaient galoper.

— Qu’ils sont beaux ! s’écriait Pépé en dedans de lui, plein d’admiration. Est-ce qu’on ne me fera pas monter à cheval, moi aussi ?

On ne lui en parlait pas.

Gig l’assouplissait, lui tournait les bras, les jambes, faisait de son petit corps ce qu’il voulait, mais en apportant toujours beaucoup de méthode dans les mouvements qu’il lui faisait exécuter et sans lui causer aucune souffrance.

Gig cultivait le saut périlleux et il le faisait faire à Pépé qui s’élançait intrépidement à sa suite sur le tremplin.

Au premier saut, Pépé n’étant pas habitué à l’élasticité de la planche, il était allé s’allonger dans la sciure de bois, mais il s’était vite fait au ressaut et le tremplin l’amusait.

— Que tes deux pieds soient joints et frappent le tremplin au même endroit, lui disait Gig.

D’abord maladroit, Pépé était arrivé à se lancer et à trouver un plaisir extraordinaire à se sentir en l’air, à tournoyer sur lui-même. Il n’en était pas encore à faire le saut périlleux sans le secours de Gig ; mais il approchait chaque jour davantage de la réalisation de ce progrès. Il n’avait pas peur, et il sautait avec une ardeur que Gig devait modérer.

Au trapèze, il faisait aussi des progrès étonnants.

— Il est né pour être gymnasiarque, disait Gig.