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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

avec des verres, parce que le verre se casse. Il faut de la main et du coup d’œil.

Gig et Margarita admiraient beaucoup les formes de Pépé. Mieux nourri, il reprenait, et ses épaules se remplissaient, ses bras et ses jambes s’arrondissaient.

— Est-il beau, cet enfant, disait Mme Alcindor qui surveillait les exercices.

— Ce sera un homme, disait Margarita.

Pépé, de lui-même s’accrochait au trapèze. Gig le rejoignait et lui donnait des leçons. Suspendu par ses deux bras, il lui faisait étirer son corps comme s’il eût voulu l’allonger. Il laissait ses bras se fatiguer et lui disait :

— Maintenant, il faut remonter sans qu’un mouvement du corps vienne t’aider.

D’abord, l’exercice avait été dur et Pépé était tombé du trapèze, les doigts ouverts, n’en pouvant plus ; ensuite, il s’était remonté jusqu’à embrasser la barre, puis il avait jeté un cri de victoire en faisant son premier rétablissement.

— Il ira, le petit homme, disait Mme Alcindor.

Et comme cette brave dame n’avait qu’une fille qu’elle tenait éloignée de sa troupe foraine, elle marquait sa prédilection pour Pépé.

Les autres enfants en étaient jaloux.

— Nous allons lui faire des farces, disaient-ils.

Ils ne se doutaient pas que Pépé, de son côté, était jaloux d’eux. Ils montaient à cheval, et Pépé n’avait jamais encore enfourché le moindre dada, sinon, quelquefois, à Saint-Aubin, à califourchon devant le père Fougy ou Aimée.