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LE CIRQUE ALCINDOR

__ S’il s’adonne à des exercices, vous allez le faire souffrir, dit Mme Giraud.

— Faire du mal à un enfant ! s’écria Mme Alcindor. Oh ! non, madame ; jamais un enfant n’a souffert chez nous. Je ne supporterais pas qu’on en frappât un seul, et j’en ai une troupe.

Mme Giraud, rassérénée par le visage franc de Mme Alcindor autant que par ses paroles, et se réservant d’ailleurs de prendre des informations relativement à la moralité du cirque Alcindor et d’en retirer Pépé si les renseignements étaient mauvais, lui dit :

— Hé bien, madame, puisque votre métier semble convenir à ce malheureux enfant, qu’il suive sa destinée. Vous me l’enverrez quelquefois.

Elle fit apporter des sacs de gâteaux et de bonbons.

— Tiens, Pépé, dit-elle, tu mangeras cela avec tes petits camarades.

Et, en effet, Pépé, quand il rentra dans le cirque, distribua à ses copains ce qu’on lui avait donné. Il ne garda même pas sa part qu’il fit manger à son bon ami le chien Moutonnet, avec lequel il s’était assis sur la paille, à côté de l’âne Barbasson auquel il offrit aussi un grand morceau de galette.

— Il n’est pas gourmand, ce petit Pépé, dit Mme Alcindor.

Et ses nouveaux camarades dirent :

— C’est un bon garçon qui partage ce qu’il a avec nous.

Cependant Pépé, à son grand regret, ne fit aucun exercice ni le soir ni les jours suivants.

— Est-ce que vous ne me ferez rien faire ? demanda-t-il à Alcindor.