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LE CIRQUE ALCINDOR

— Ah ! c’est que depuis que j’ai vu le cirque et que j’y ai mis un si beau costume, je ne voudrais pas vous quitter même pour revoir ma Dédèle et ma Mémée que j’aime pour­tant du fond de mon cœur. Oh ! non ! je veux rester avec vous autres, et qu’on m’ap­plaudisse fort, moi aussi.

Mme Alcindor, qui ne croyait pas qu’elle pût s’étonner de quelque chose, fut cependant surprise de la sobriété de la pièce où elle pé­nétra et de la correction des laquais.

— C’est une maison sérieuse, pensa-t-elle.

Le valet auquel elle avait remis sa carte, un nouveau, en reparaissant lui dit :

— Madame n’a pas l’honneur de connaître madame. Si madame avait la bonté de me dire ce qui l’amène ?

— Dites Mme Giraud que c’est Pépé, dit l’enfant.

Le domestique sourit de ce nom qui lui sembla singulier et, à son grand étonnement, il vit Mme Giraud accourir elle-même au-devant de l’enfant et l’embrasser.

— Qu’es-tu devenu depuis le jour de la noce d’Adèle dont tu as tant troublé la joie ? demanda Mme Giraud.

Pépé dut raconter son histoire depuis son départ de Saint-Aubin, et, entraîné par sa franchise, il la raconta, sans en rien omettre, mais en baissant les yeux quand il parlait des voleurs.