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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

l’honorable société sur ses pattes de derrière, en remuant ses pattes de devant comme un lapin qui bat du tambour et en inclinant gracieusement la tête.

Il y avait des gamins des troisièmes qui connaissaient Barbasson comme un vieil ami et qui criaient :

— Vive Barbasson !

Et chaque fois qu’il entendait crier « Vive Barbasson ! » l’âne répondait joyeusement :

— Hihan ! hihan !

Alcindor arrêta au milieu du cirque l’illustre Barbasson.

— Maintenant, Barbasson, lui dit-il, vous allez chercher dans l’honorable société quelle est la jeune fille la plus coquette.

Le public se mit à rire et applaudit, non toutefois sans appréhension de la part des jeunes filles qui craignaient d’être désignées et des autres spectateurs qui se demandaient si l’âne n’allait point leur monter sur les genoux.

L’illustre Barbasson commença son inspection. Chaque fois qu’il s’arrêtait, les femmes qui se trouvaient en face de lui et surtout les jeunes filles se cachaient le visage en poussant des cris. Le public riait à se tordre. Enfin l’illustre Barbasson s’avança et frotta son museau contre une fillette d’une douzaine d’années, gentille et bien habillée, qui rougit comme une cerise, tandis que les spectateurs applaudissaient Barbasson.

— Barbasson, demanda Alcindor, êtes-vous certain que mademoiselle est la jeune fille la plus coquette qu’il y ait ici.

L’âne remua la tête de haut en bas.

— Ne voulez-vous pas faire encore le tour de l’honorable société pour mieux vous en assurer, dites Barbasson ?