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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

En allant jeter un coup d’œil sur le public qui faisait queue, Alcindor aperçut Pépé.

— Tu reviens, gamin ? lui dit-il. Ce n’est pas par là que tu dois passer… Donne-moi la main…

Il l’enleva par un bras, et comme sa femme n’avait pas vu Pépé, il le lui présenta.

Mme Alcindor était une grosse maman qui empoigna Pépé à deux mains et l’assit sur ses genoux.

— Il a une tête intelligente, cet enfant, dit-elle. Il est bien fait, mais il a besoin d’être nourri.

Elle le tournait et le retournait comme un paquet. Lui, il la regardait, avec son bonnet, dans sa robe de velours noir, de gros solitaires aux oreilles, des diamants au cou, une lourde chaîne d’or, des bras chargés de bracelets et des doigts disparaissant sous les bagues. Elle était très brune, avait les yeux noirs et de la moustache.

Pépé la sentit bonne, et, lui, il produisit aussi une excellente impression sur Mme Alcindor, car elle le déposa par terre en disant à son mari :

— Il me plaît, ce petit, tu peux le garder.

— Viens par ici, Pépé, dit Alcindor.

Il lui fit traverser le cirque pour l’introduire dans la tente des artistes.

— Tiens, Alcindor, tu ramènes Pépé, fit une femme.

Pépé ne reconnaissait pas Coralia. Elle avait un maillot jaune d’or et une robe de la même couleur avec des perles d’or brodées partout, partout.