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LA FÊTE DE MONTMARTRE

Quand le dîner fut terminé, les hommes ayant bu leur dernier coup de vin et s’étant essuyé les lèvres du revers de leur main, Alcindor appela Pépé.

— Viens ici, lui dit-il, que je vérifie ta fabrication.

Il lui palpa le corps, les cuisses, les mollets.

— C’est que tu m’as l’air fait au moule ! s’écria-t-il. Coralia,
avez-vous tâté les membres de ce garçon-là ? Tu seras joli comme un diable, en maillot… Et puis, il y a des muscles, dans ces bras-là… Quand tu vas être un peu nourri !… Allons, va te promener dans la fête, va, mon enfant, et puis reviens ici. Tu ne trouveras rien de mieux que le cirque Alcindor ; la patron n’est pas méchant, il est riche, et il traite royalement ses artistes.

— Pourquoi l’envoyer dans la fête, dit Coralia. Il peut demeurer avec nous.

— Laisse donc, dit Alcindor.

Et s’adressant à Pépé :

— Sais-tu où aller ? lui demanda-t-il. As-tu un endroit pour manger ? Un endroit pour dormir ?

— Non, dit Pépé.