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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

forts de Chouaguen et le fort George par les trois compagnies de grenadiers, les piquets qui étoient de tranchée et cent hommes de la colonie ; et de ce moment, M. de Bourlamaque fut chargé à Chouaguen de tous les détails qui pourroient être relatifs à l’évacuation et au déblaiement. Tous les officiers et les soldats furent déposés, jusqu’à ce qu’on pût les embarquer successivement dans le fort Ontario ; et on fut obligé d’y mettre deux cents hommes de garde pour les soustraire à la fureur des sauvages et empêcher la violation de la capitulation. Les troupes étoient si excédées de fatigue que l’on resta dans une inaction totale, et à laquelle on n’étoit pas accoutumé.

Le 14 au soir, le marquis de Montcalm dépêcha à M. le marquis de Vaudreuil un officier pour lui porter les cinq drapeaux des régiments de Shirley, Pepperel, et d’une partie du régiment Schuyler, milices, les deux autres sont des régiments de la vieille Angleterre, avec les caisses destinées pour la paye de ces régiments.

Le 15, M. de Senezergues fut seulement envoyé le matin pour relever les troupes qui s’étoient emparées de Chouaguen, et y rester à demeure avec M. de Bourlamaque et trois cents hommes de garnison.

Le 16 au matin, on battit la générale pour que toutes les troupes prissent une nouvelle position de camp, la droite au fort Ontario, la gauche vers les bois. L’objet de ce mouvement étoit pour rapprocher (sic) toutes les troupes à la démolition et prendre une position, dans le cas où l’ennemi pourroit vouloir la troubler. Dès le même jour, tous les travaux furent commencés pour mettre en état les six barques prises sur les Anglois,