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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

de Saint-Luc et Courtemanche, capitaines de la colonie, pour prendre le commandement du corps de M. de Villiers.

Les régiments de Guyenne et de Béarn s’étoient rendus dans les premiers jours de juin à Frontenac, et le second à Niagara. M. de Bourlamaque, colonel, fut envoyé pour commander le camp de Frontenac, où le régiment de la Sarre se rendit aussi. Les deux ingénieurs des troupes de terre y furent envoyés, et les troupes occupées à y faire une espèce de camp retranché qui pût couvrir cette mauvaise place, ouvrage que la prise de Chouaguen a fait depuis abandonner. Le régiment de Béarn s’est occupé à Niagara à achever une fortification en terre, commencée l’automne dernier, sous la direction de M. Pouchot, capitaine au régiment de Béarn.

Ces troupes restèrent dans cette position jusqu’au 29 juillet, que le régiment de la Sarre partit du camp de Frontenac pour aller renforcer celui de la baie de Niaouré. Nous avions sur le lac Ontario quatre barques armées commandées par le sieur La Force, la Marquise de vingt canons, la Hurault de quatorze, la Lionne de six, et le bateau Saint-Victor de quatre pierriers.

Ces barques étoient destinées à croiser sur le lac Ontario, à conduire les convois de munitions et des troupes de Frontenac à Niagara. Les Anglois y avoient aussi six barques armées ; elles eurent une rencontre avec les nôtres, où nous nous emparâmes d’un esquif armé de quatre pierriers et monté de quatorze hommes d’équipage.