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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

intermédiaire à la Chute qui se relevoit tous les quatre jours.

Le marquis de Montcalm s’occupa à hâter les fortifications auxquelles on travailloit trop lentement, à mettre de l’ordre dans les vivres, magasins et hôpitaux, à quoi il réussit, étant aidé par M. Bigot, heureusement pour lors arrivé à Montréal, et fit changer la qualité du pain, dont les sauvages ne vouloient pas manger, et cette opération fut faite sans occasionner aucune perte au Roi de la mauvaise farine qu’il avoit dans ses magasins ; mais au lieu de la consommer dans un mois, on la consomma dans trois, en faisant des mélanges avec la farine de Vérac, et depuis il a été mangé du meilleur pain à Carillon qu’à Montréal.

Le marquis de Montcalm s’occupa aussi de mettre beaucoup de régularité dans le service et à donner une forme aux miliciens en formant six compagnies des troupes de la marine, dans lesquelles ils furent incorporés. Le marquis de Montcalm, pendant son séjour, fit plusieurs détachements pour reconnoître les approches de son camp ; il fut jusqu’à portée de l’île à la Barque sur le lac Saint-Sacrement, et jusqu’au poste des Deux-Rochers.

Il envoya le chevalier de Lévis avec un détachement de cent hommes des troupes de terre et de celles de la colonie, pour reconnoître les chemins appelés chemins des Agniers, et voir s’ils étoient pratiquables à l’ennemi pour déboucher sur Carillon et sur le fort Saint-Frédéric. Il fit aussi un détachement de sauvages aux ordres de M. Duplessis, lieutenant, pour aller après le détachement des ennemis qui avoient pris deux bateaux. Il fit