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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

la permission d’aller lever des chevelures sur l’Anglois, pour se consoler de ce que la petite vérole leur a enlevé leurs femmes et leurs enfants.

On a eu ce soir des nouvelles du fort Frontenac ; rien de nouveau dans cette partie. On a amené cinq prisonniers, trois Anglois et deux femmes prises du côté de la Belle-Rivière.

Du 4 au 11 juin 1756. — M. Des Combles, premier ingénieur, est arrivé ici le 5 au soir. Le même jour on a eu des nouvelles du fort Duquesne, en date du 9 mai. Les ennemis n’y font aucun mouvement. M. Dumas qui y commande se plaint du manque de vivres, du retard des denrées et présents qu’on a coutume de faire aux sauvages, qu’il craint que les Anglois qui les recherchent de présents et de caresses, ne les détachent. Jusqu’à présent, ils nous paroissent très affectionnés. Que faute de matière combustible, il n’a pu exécuter son entreprise sur le fort de Cumberland. Il se plaint de M. Mercier, blâme le fort Duquesne, qu’une crûe d’eau a presque emporté depuis peu. Il a envoyé force chevelures et les commissions de trois officiers qui ont été tués ; on leur a trouvé ces papiers par lesquels on voit une désolation dans la Pensylvanie et la Virginie.

Les troupes venues par le Léopard et L’Illustre ont beaucoup de malades, principalement celles venues sur le Léopard, que l’on dit avoir été pestiférées. Le 6 juin, les deux bataillons de la Sarre et Royal-Roussillon avoient cent quatre-vingt-deux malades.

Le régiment de la Sarre marchant sur deux divisions est parti de Québec pour se rendre à Montréal le 5 et le 6. Le 8, un parti d’Iroquois du Sault-Saint-Louis