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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

verts que par des prélarts, auroient risqué de se gâter. L’article des vivres est de la plus grande considération, à cause de la difficulté du transport et de leur conservation ; car leur mauvaise qualité et les viandes salées, dont on fait beaucoup usage, occasionnent souvent le scorbut à terre.

Du 2 juin 1756. — La seconde division de Guyenne est partie ce matin de Lachine.

Du 3 juin 1756. — On a eu des nouvelles du 27 avril, des forts Duquesne, Rouillé, Machault, la Presqu’île, Toronto. Il paroît par les diverses lettres que les sauvages d’En-Haut sont bien disposés et font de fréquentes courses chez les Anglois, où nous avons toujours la supériorité par les prisonniers que l’on amène. Nous avons cependant perdu trois Mississagués et un enseigne des troupes de la colonie appelé M. Douville. Dans tous ces divers postes, on se plaint du retard pour les subsistances.

On a eu aussi des nouvelles du fort Niagara du 21. Les vivres étoient au moment d’y manquer, ce qui retardoit les travaux.

Un parti de sauvages a tombé auprès de Chouagueu, pris un atelier de charpentiers, en a tué vingt et un et fait trois prisonniers. Suivant le rapport de ces derniers, les ennemis s’assemblent. Ils n’ont que quatre cents hommes à Chouaguen ; mais ils sont campés à la Nouvelle-Orange. On parle de deux mille hommes et de l’arrivée du général Shirley. Les Anglois construisent un troisième bâtiment de vingt pièces de canon dont ils veulent se servir sur le lac Ontario. On a appris par les lettres de Québec que L’Illustre et le Léopard sont