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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

porter ses forces. Pour s’assurer la navigation du lac Ontario, nous y avons quatre barques armées dont deux de dix-huit canons ; les Anglois y en ont deux et en construisent une troisième. MM. de Boishébert et de la Naudière sont employés avec deux cents hommes des troupes de la colonie, beaucoup d’Acadiens réfugiés et des sauvages, avec le P. Germain, notre missionnaire, pour harceler et inquiéter l’Anglais vers la rivière Saint-Jean. M. de Vaudreuil ne paroît pas craindre une descente vers Québec ; aussi dans cette partie qui est très dégarnie, il n’a été fait d’autres dispositions que d’avoir deux barques qui croisent à l’entrée du golfe, pour être averti, et des Canadiens d’ordonnance le long de la côte, avec des feux pour être avertis.

On a tiré le canon à mon arrivée, cet honneur ne m’étoit pas dû en France ; mais en fait d’honneurs, il y a des usages particuliers dans les colonies :

Au gouverneur général, comme à un maréchal de France, et les honneurs de l’Église comme au Roi l’encens et la paix.

Pour l’évêque et l’intendant prendre les armes et rappeler.

Pour tout capitaine de vaisseau se mettre en haie.

Du 31 mai 1756. — La première division du régiment de Guyenne composée de quatre compagnies, celle des grenadiers, est partie ce matin de Lachine dans vingt bateaux, la seconde division composée de cinq autres compagnies est venue coucher à Lachine pour en partir demain.

Du 1er juin 1756. — La pluie a empêché la seconde division de partir, à cause des vivres qui, n’étant cou-