Page:Montcalm - Journal du marquis de Montcalm durant ses campagnes en Canada de 1756 à 1759.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

royaume, et surtout à nos seigneurs de la cour qui craignent d’avoir plus d’un héritier, c’est qu’un seul homme, un soldat du régiment de Carignan, âgé de …, et qui s’y est établi en … ; actuellement vivant, a peuplé ces quatre paroisses, et voit deux cent vingts personnes de sa race. C’est ordinairement ici que les vaisseaux qui montent à Québec, trouvent des pilotes côtiers. Quand on est prévenu de l’arrivée des vaisseaux du Roi, on les leur envoie communément jusqu’à l’île du Bic, et quelquefois même vers le cap des Rosiers.

C’étoit au cap des Rosiers que nous aurions dû faire des signaux qui doivent être répondus de la côte, soit pour nous avertir s’il y avoit sûreté, du côté des Anglois, à entrer dans la rivière, soit pour qu’ils pussent avertir à Québec de l’arrivée du secours que le Roi y envoie cette année. Mais nous y avons passé de nuit et par la brume. Depuis les Sept-Îles jusqu’à la Baie Saint-Paul, toute la côte du Nord, à l’exception de la paroisse des Éboulements qui appartient à la famille Du Tremblay, est du domaine. Depuis la Baie Saint-Paul jusqu’à Québec, le restant de cette côte, à l’exception d’un petit nombre de terres qui sont à des particuliers, est aux missons étrangères. L’Île-aux-Coudres leur appartient aussi.

Suivant le P. Charlevoix, l’Île-aux-Coudres a été formée par un tremblement de terre arrivé en 1676, qui transporta une montagne de la côte du Nord. On m’a assuré ce fait apocryphe, mais que le tremblement fut assez considérable pour aplatir cette même côte du Nord, qui est devenue une plaine, de l’endroit où est le