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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

mon neveu. M. le comte Du Guay, commandant de la marine à Brest, et M. de la Rigaudière, commandant de la dite frégate, avoient eu déjà la bonté de le prévenir ; j’en ai été fort aise, ce jeune homme m’ayant témoigné beaucoup d’amitié et paroissant s’annoncer très bien pour l’amour de son métier ; c’est un fils de M. de Nanjac la Devèze, qui a épousé une demoiselle de Montcalm, ma cousine germaine, de ma branche aînée.

Du 3 avril 1756. — Sur les trois heures du matin nous appareillâmes ; mais le vent nous ayant manqué, et paroissant varier, nous restâmes mouillés comme hier. Sur les quatre heures et demie du soir, M. de Beaussier, commandant le vaisseau le Héros, ayant fait signal, nous mîmes à la voile par un vent de mer nord-est. À la hauteur de Saint-Mathieu, nous aperçûmes de loin plusieurs bâtiments que nous jugeâmes venir de Bordeaux et de Rochefort avec nos frégates d’escorte. Nous fîmes rencontre d’un bâtiment marchand suédois allant à Brest. À notre départ, l’Illustre et le Léopard ainsi que la Sauvage et la Sirène se disposaient à nous suivre de près, et avoient tiré le coup de canon de partance pour appeler ceux qui pouvoient être à terre.

Du 4 avril 1756. — Sur les quatre heures du matin nous avons découvert quatre gros bâtiments qui ont déterminé M. Beaussier, commandant le Héros, ainsi que nous, à revirer sur Brest, mais au bout d’une heure, les ayant jugés hollandois, nous avons continué notre route ; nous avons vu dans l’éloignement plusieurs vaisseaux dont un petit que nous avons jugé un senau anglois, il a fait un temps même route que nous. Par l’estime qui se fait toujours dans les vaisseaux sur le