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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

Le 14, je remerciai le Roi du choix que S. M. avoit bien voulu faire de ma personne pour commander ses troupes dans l’Amérique septentrionale.

Quelques jours après, M. le comte d’Argenson m’écrivit de la part du Roi, que Sa Majesté m’avoit accordé, pour avoir lieu au retour du Canada, quatre mille livres de pension outre les deux que j’ai, et les deux mille francs de colonel réformé que je conserve ma vie durant, attendu que c’est une représentation du prix de mon régiment qui a été réformé. Cette même lettre assure à Mme de Montcalm en cas qu’elle me survive la reversibilité de trois mille livres de pension, grâce que j’avois à cœur et qui m’a touché à cause de Mme de Montcalm à qui je dois beaucoup.

Je proposai à M. le comte d’Argenson et lui demandai avec beaucoup d’instance des grâces pour les six bataillons qui avoient passé l’année dernière en Amérique ; il voulut bien me les accorder, encore qu’il eût résolu de les renvoyer toutes à l’année prochaine. Il eut aussi la bonté de m’en promettre pour mes trois aides de camp et les deux ingénieurs que le Roi faisoit passer en Amérique.

Le 11 mars, le Roi eut la bonté de me déclarer maréchal de camp, M. le chevalier de Lévis, brigadier, et M. de Bourlamaque, colonel, et mon fils aîné appelé comte de Montcalm, mestre de camp du régiment de cavalerie que j’avois.

Le 14, je remerciai le Roi comme maréchal de camp ; je lui présentai mon fils comme mestre de camp, et pris congé de lui et de la famille royale.