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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

On dit les Cinq-Nations, parce que originairement on ne connoissoit que cinq peuples iroquois liés ensemble, parlant la même langue, mais avec des dialectes différents. Ces cinq peuples étoient les Onontagués, les Onéyouts, les Tsonnonthouans, les Goyogouins, les Agniers. Les Agniers qui ne forment plus qu’un village d’une soixantaine d’hommes, se sont détachés d’eux et sont avec les Anglois, comme nos sauvages domiciliés du Sault-Saint-Louis au lac des Deux-Montagnes. Les quatre autres nations ont adopté les Tuscarorins ; ils ont aussi une alliance avec les Loups qu’ils appellent neveux ; et il paroît par la harangue d’aujourd’hui que les Goyogouins ont adopté les Chéroquis ; c’est cette différence qui fait que quelques-uns disent les Cinq-Nations iroquoises, et d’autres les Six-Nations.

Du 30 novembre 1756. — L’audience qui avoit été accordée aux Cinq-Nations pour le 29, ne s’est tenue que le 30. L’orateur après avoir réitéré les compliments accoutumés et renouvelé les demandes de leurs besoins, a insinué adroitement, en parlant des causes du retard de leur voyage, qu’ils n’avoient compté ne rester ici que quatre jours, qui pourroient bien devenir quatre mois, mais qu’heureusement ils étoient chez un bon père qui ne les laisseroit pas manquer ; qu’ils étoient prêts à parler des bonnes affaires, si leur père le jugeoit à propos, ou d’attendre l’arrivée de leurs frères les Tsonnonthouans et les Onéyouts. Ils ont rapporté, suivant l’usage, le collier d’invitation remis par M. le général aux ambassadeurs venus cet été. Pour se relever, ils ont dit qu’ils parloient au nom de huit nations. Ils ont expliqué la parole du commandant de Catara-